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A la périphérie de Douala: un jeune investit dans l'agriculture et joue gagnant

Persévérance, amour du travail, patience…Autant de qualités qui ont permis à William Mouachi Kameni, un jeune camerounais, de réussir dans l’Agriculture en 3 ans. Reportage à Douala.

William Mouachi Kameni,
jeune agriculteur camerounais

Dans un hangar en planches à Nyalla, un quartier de la périphérie de Douala, plusieurs dizaines de cageots pleins de tomates vertes ou légèrement mûries, attendent d’être livrés. « Ce sont les commandes d’un commerçant », indique William Mouachi Kameni, un agriculteur de 31 ans. Les affaires sont plutôt fructueuses en ce moment pour ce jeune homme, titulaire d’une baccalauréat. Le prix d’un cageot de tomates qui se vendait à 4000 Fcfa, a doublé depuis deux mois. Au cours de la dernière saison, il en a récolté 100 tonnes pour un bénéfice de 1 500 000 Fcfa. William espère gagner plus dans la saison en cours.

A quelques mètres de l’entrepôt, une surface verdoyante de terre cultivée s’étend à perte de vue. Ici, sur une parcelle de 1 000m2, poussent du poireau et des légumes. Un peu plus loin, de petites tomates vertes s’étalent sur plusieurs sillons. A côté de ces produits maraîchers, les larges feuilles vertes du macabo sont visibles dans divers endroits du champ. Les pastèques, le piment, les poivrons, les patates, les ignames, le manioc…sont autant d’autres denrées alimentaires cultivées dans l’exploitation agricole.

Un secteur rentable

L’année dernière, la production de l’ensemble de ces produits agricoles a permis au jeune agriculteur d’obtenir un bénéfice d’environ 6 millions de Fcfa.

William s’est lancé dans l’agriculture depuis 2008 et récolte déjà les fruits de son labeur. Grâce aux revenus que lui rapportent l’Agriculture, il a acheté en début d’année, un terrain d’habitation. « Les travaux de construction de ma future maison, sont en cours. J’espère qu’en fin d’année ils seront achevés », confie t-il fièrement. Ces revenus lui permettent également de payer la scolarité de ses 2 jeunes enfants, plus celle de sa belle-sœur. Et il prévoit d’acheter une autre parcelle agricole.

Malheureusement, la pratique de l’agriculture n’a pas toujours été rose pour William. Au début, à cause d’un manque de financement pour payer une main d’œuvre et des machines, les journées de travail étaient pénibles et interminables. « Je me faisais aider par ma femme. On se rendait au champ chaque matin dès 6h et n’en repartions qu’après 20h parce qu’il y avait énormément de travaux à abattre », se souvient-il. En plus, le rendement n’était pas au rendez-vous. « Nous achetions des semences améliorées, des engrais, des fongicides et des herbicides en quantité insuffisante, faute d’argent. Par conséquent, les récoles étaient médiocres », poursuit William. Pour ne rien arranger, la production a souvent pâti du changement climatique. « Au début, pendant les mois de décembre, janvier et février, on cultivait dans un bas-fond humide. A chaque fois, les pluies intenses tombaient en pleine saison sèche au point de détruire nos plants! », se plaint le jeune agriculteur.

L’union fait la force

Pour faire face au problème de financement, William a alors opté pour la culture du manioc et de la patate. « L’avantage avec ces tubercules, explique t-il, c’est qu’ils ne nécessitent pas un investissement financier important en traitement phytosanitaire ». Les revenus tirés de la vente de ces denrées ont permis à William de se lancer dans le maraîchage qui nécessite un investissement plus important. « Ces produits m’ont permis de faire de gros bénéfices en peu de temps », se réjouit- t-il.

La pratique de l’agriculture est devenue moins contraignante depuis que William est devenu membre en 2010, d’une association de jeunes agriculteurs appelée « Gic pour l’agriculture, l’élevage et la fabrication du savon au Cameroun », en abrégée Aelfacam: Il bénéficie gratuitement des conseils et de l’encadrement des agents de vulgarisation agricole du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Les adhérents de cette organisation ont obtenu un financement du Projet des jeunes agriculteurs (Paja) pour la production de la banane.

Fort du succès rencontré dans ses activités, William ambitionne de devenir un grand exploitant agricole. «Le rêve pour moi, dit-il, serait d’avoir 25 hectares cultivables.»

Pour accroître sa production et améliorer son revenu, le jeune homme  souhaite avoir accès au crédit, pour acheter  notamment un tracteur.

Anne Matho

Source: annematho.wordpress.com

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Friday, 29 March 2024

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